•       Je pense que chacun de nous s'est posé, un jour, la question : comment me faire respecter et faire régner le calme, qui sans lui, il ne peut y avoir d'apprentissage?

          La plupart des enseignants, dès le début, instaurent un règlement qu'ils imposent par la force et qui est entretenue par des punitions. Généralement cela fonctionne très bien mais ce procédé, utilisé pratiquement par tout le monde, a le défaut considérable d’être continuellement vigilant car à la moindre défaillance tout saute en l'air. Les élèves n'attendent que l'opportunité de tester le " système de sécurité" du prof. En plus, cela mine complétement l’initiative et l'apprentissage des élèves. Et c'est très épuisant d’être toujours aux aguets.

          Comment faut - il faire alors ?

         Je vous parle de mon expérience : au début de l'année, je passe dans les rangs et je dis bonjour à chaque élève, parfois je serre aussi la main. Après une dizaine de jours, je recommence, puis après un mois. J'ai remarqué que ça un effet très positif sur les élèves. Ensuite, je me suis interdit de crier en classe ( c'est très très difficile ). Je tentais toujours de parler doucement, de chuchoter. Je faisais de l'humour mais attention, c'est une lame à double tranchant. En effet, l'humour peut désamorcer une mauvaise situation mais s'il est mal employé, d'en créer d'autres plus mauvaises. Il faut aussi éviter les menaces. Je parle de véritables menaces. Personnellement, j'ai fait des efforts dans ce sens et j'ai à peu près réussi. Pour finir, il est nécessaire de savoir être ferme. Par exemple, si je dis à quelqu'un de changer de place, je dois m'arranger pour qu'il exécute la consigne, sinon je crée un antécédent et personne ne m’obéira. Il ne s'agit pas de faire de nos élèves des esclaves, loin de là mais de faire en sorte que le respect soit mutuel pour que l'apprentissage se fasse dans une atmosphère ambiante.

         


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  •          Tout au début de ma carrière et cela à continuer plusieurs années plus tard, voire meme jusqu'à ma retraite. De quoi s'agit - il ? Ben c'est simple, chaque fois que je fais un exercice, ce qu'on appelle communément leçon ou cours, j'apprenais ce que je devais faire apprendre à mes élèves. Je m'explique; prenons un exemple, quand j'ai voulu enseigner le conditionnel, je remplissais le tableau de la conjugaison de verbes à ce mode que les élèves, les pauvres, avaient la corvée de tout recopier et pour faire beau, j'y ajoutais en bonus, des couleurs.  Et je croyais que j'ai accompli un chef d'oeuvre. Je croyais que tout est beau mais en réalité, moi meme, je n'avais rien compris ici, au conditionnel. Je ne pouvais pas donner quelque chose que je n'avais pas. Alors, au fil des exercices, je faisais le "plein" de ce que je voulais faire et chose assez étrange, ce n'est qu'en plein cours que je comprenais et j'apprennais avec mes élèves ce que je voulais qu'ils apprennent. 

      C'est pas clair? C'est aussi mon avis


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  •      J'ai tout préparé avant d'arriver en classe. J'ai lu et relu ce que j'ai à faire. Mon exercice ( leçon ) est au point, enfin, il me semble. Une fois devant les élèves, cela marche à merveille : je bouge, je parle, je fais même de l'esprit, les élèves rigolent, participent, parlent, écrivent bref la classe est pareille à un essaim d'abeilles. Je suis satisfait. Je suis même heureux car j'ai réussi. En fait, est ce que j'ai réellement réussi ? Comment je le sais ? Quel critère pour le savoir ?  A votre avis, quel indice  m'indique si j'ai réussi ou non ? Et qu'est ce que j'ai réussi ?

          Chacun de nous trouvera des réponses à ces questions, j'en suis sur. Mais nous, enseignant, nous ne devons pas nous arrêter en route. Car réussir un exercice ce n'est qu'une (infime) étape. Nous devons continuer à chercher, à mettre notre enseignement en doute pour progresser sinon nous allons régresser et ... finir par être dégouter et surtout dégouter les élèves.

        


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  • « L'éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde »

                                                                Nelson Mandela

               En surfant sur le Net, j'ai découvert des chiffres des plus alarmants, jugez en vous même : dans le monde, 69 millions d'enfants ne vont pas à l'école. Ils  ne reçoivent aucune éducation et 770 millions de personnes sont totalement analphabètes. Il s'agit de chiffres donnés par l'UNESCO. Le moyen le plus sur et le plus efficace pour changer le monde c'est l'éducation, personne ne dira le contraire. Mais qui va changer la réalité que nous vivons? Certainement pas nous, diront les profs. Oui, chers collègues, nous ne sommes pas les seuls responsables. Mais c'est un peu notre faute. Je  parle du rôle des enseignants, de tous les enseignants à pouvoir changer le monde. C'est un bien grand mot ? Vous croyez? Si chaque enseignant est persuadé jusqu'à la moelle que le changement commence à partir de sa classe, qu'il est capable d'apprendre à ses élèves le sens profond des verbes "aimer, servir, collaborer, contribuer et construire ensemble", le sens profond d’être humain, leur inculquer ce que c'est que la paix, la tolérance, le respect, l'égalité et l'ouverture d'esprit. Oui, il le peut. Sinon, le changement n'est pas pour demain.

              Mais revenons sur terre, nous sommes  des enseignants, certes mais nous sommes aussi des éducateurs et c'est le plus important, c'est ce qui fait que notre métier soit Noble. Je parle de nous, les profs algériens, notre rôle n'est pas seulement de remplir la tête de chaque enfant  de "valises" de connaissances mais aussi mais surtout de leur apprendre à s'intégrer dans la société et à communiquer avec le monde. Nous avons un modèle à suivre, Dieu merci, les préceptes de l'Islam ,  le Coran et la Sunna. Il n'est pas question, ici, de se substituer aux profs de la Charia, non pas du tout mais seulement d'avoir un comportement exemplaire. Ne dit - on pas que l'éducation se fait par l'exemple? Donner l'exemple ? Mais comment dirait peut être la plupart ? Se comporter comme un être humain qui se respecte et respecte les autres. Aimer les enfants  et le leur montrer sans exagérer. S'habiller d'une manière décente. En classe, ne pas adopter une attitude qui fait peur. Soyez gai ( c'est pas facile, je le sais). Pour finir, sachez que prof gai, classe gaie et l'inverse est aussi vrai.

     

     


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  •        Il faut se rendre à l'évidence, il n'est pas toujours facile de faire un travail "comme il faut". Chacun de nous a sa vie avec tous ses problèmes. Donc, passé ce prologue, il m'est arrivé quelques fois, pas beaucoup de fois, d'arriver en classe sans avoir rien préparé. Je ne devais pas dites vous? Oui, oui, vous avez absolument raison. Mais je l'ai fait. Ça arrive à tout le monde et je ne suis pas l’exception. Une fois en classe, j'ai du improviser alors j'ai eu l'idée du jeu de la chaine ( c'est juste une petite idée très simple) pendant lequel, avec l'aide du prof, les élèves inventent une histoire. Dans la mesure du possible , les élèves forment un cercle sinon vous travaillez par rangée. Le prof donne le début de la narration par exemple : ce matin, avec mon ami ... l'élève qui est juste à coté de l’enseignant répète et continue la phrase. L'apprenant suivant fait de même et ainsi de suite. Les élèves peuvent écrire pour se souvenir car la phrase va s'allonger. Ils peuvent "souffler" à leur camarade des mots ou des parties de phrases. Il faut que l'exercice garde le coté ludique. Il faut qu'il soit amusant sinon les élèves vont vous lâcher. A la fin, vous demandez d'écrire individuellement le texte obtenu. Vous pouvez faire lire un texte et/ou l'écrire au tableau.

        C'est un exercice très intéressant dans la mesure où il sollicite l'imagination des élèves. Mais il est quand même assez difficile vu le niveau de nos élèves en français. Il peut être aussi très fatigant surtout pour l'enseignant qui doit être continuellement omniprésent pour "tirer" ses élèves vers le haut.

       


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  •        Dans ma carrière d'enseignant, j'utilisais des pauses techniques ou pédagogiques, c'est des moments que je prenais pour discuter avec les élèves. Je consacrais une minute à une minute trente secondes à peu près à chaque élève. Je passais dans les rangs, je parlais avec les élèves, je jetais un bon coup d’œil sur les cahiers sans les corriger. Parfois, je tombe sur un élève dont le cahier est incomplet ou qui n'a carrément pas de cahier, c'est rare mais c'est possible. A cet élève, je donne un délai pour revoir son cahier. Je donnais des conseils, des consignes aussi. J'écoutais les élèves, c'est un acte très important car les élèves ont des choses à dire.

          Ces pauses doivent être périodiques, une fois par mois pour les classes qui n'ont pas d'examen. Vous pouvez les utiliser chaque fois que c'est nécessaire. Pour les classes d’examen ces pauses doivent être plus fréquentes surtout à l'approche de l'examen. A ce moment, vous parlez à toute la classe pendant une dizaine de minutes surtout pour décompresser les élèves car ils vivent une pression terrible. Vous pouvez leur dire et à titre indicatif, que l'examen est juste une composition, qu'ils l'ont bien préparé donc ils n'ont pas de raison d'avoir peur. Que pendant toute l'année, ils ont fourni beaucoup d'efforts maintenant ils doivent compter sur Allah. Que c'est normal d'avoir un peu peur parce que cette peur leur permet d’être conscient, c'est humain. Leur dire que c'est tout à fait naturel ce qu'ils ressentent. En un mot aidez les à gérer leur stress.

         Pendant la pause il faut respecter l'enfant ou l'adolescent, il ne faut pas fouiller dans ses affaires, par exemple. Il a sa vie privée. A la fin, ici je vous propose juste une "ficelle" non négligeable que vous pouvez adopter, adapter et bien entendu améliorer.


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  • Je ne peux être qu'enseignant   A la fin de chaque séance, je me sentais à coté de la plaque. Je l'ai dit à monsieur l'inspecteur de français. Il m'a répondu que j'étais perfectionniste. J'étais insatisfait de ce que je faisais en classe. Je cherchais à faire mieux. Chaque fois que je terminais une préparation, je pensais que c'était le top. Quelques heures après, je me demandais comment j'ai pu préparer une horreur pareille. J'en parlais avec mes collègues. Certains rigolaient, d'autres essayaient de me consoler mais j'étais sur qu'ils pensaient que quelque chose en moi ne tournait pas  rond. A la fin, j'ai compris au moins deux choses. C'est grâce à ce doute continuel qui m'habitait que j'ai toujours progressé. Sans lui, j'aurai régressé. Puis, j'ai appris que je ne peux être qu'enseignant.

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  •          Préparer un texte   Pendant la compréhension de l'écrit, l'enseignant a besoin d'un texte qu'il doit préparer avant d'aller en classe. Avant toute chose, on doit choisir le texte donc une recherche s'impose et le lieu le plus indiqué c'est la Toile, il me semble. Comme je l'ai dit dans l'article " compréhension de l'écrit " et au risque de me répéter, je souligne et d'un grand trait le choix du texte qui doit répondre à plusieurs exigences dont le niveau, l'age et la culture des apprenants. Il n'est pas toujours évident de tomber exactement sur ce que l'on recherche, donc, dans certains cas, il faut "bricoler" le texte, l'adapter pour le rendre accessible aux élèves. Parfois, on doit "l'algérianiser". Allez y tout doucement sinon vous risquez de le démolir totalement. Quand on parle du choix du texte , on entend bien entendu, aussi le choix du thème qui doit intéresser vos élèves. Il ne doit pas être très difficile. Simple mais pas "simpliste". Je veux dire un texte d'auteur bien structuré autour d'une ou plusieurs idées. Dans les manuels scolaires, il existe de bons textes à exploiter.

             Pour faciliter la compréhension de ce texte, Il faut prévoir un exercice de lexique qui éclairera le sens des mots clés, quelques mots seulement sinon il faut changer de texte.

            Vous pouvez demander à vos élèves de le préparer chez eux, la veille. Vous pouvez aussi ajouter un questionnaire. Vous êtes le maitre à bord, soyez un bon maitre.

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  •          J'attends la traduction   Dans mes débuts, et comme je n'avais pas d'expérience, je pensais toujours que la traduction en classe doit être strictement interdite et qu'on ne doit pas parler en arabe. "La langue maternelle bloque l’apprentissage de la langue cible" nous dit on. Donc interdiction absolue de parler en arabe. Quelques années plus tard, je me suis aperçu que certains mots ou certaines phrases bloqués la situation d'apprentissage et qu'au lieu de tourner en rond , il fallait les traduire et continuer. Et cela marchait pas mal. Parfois je devais lancer ce que j'appelais des " bouées de sauvetage", je traduisais dans la langue maternelle et j'ai remarqué que les élèves étaient plus intéressés et apprenaient plus vite. Pendant cette période, j'ai eu la visite d'un inspecteur de français du secondaire. Il m'a fait remarquer que je ne devais plus parler en arabe . J'ai continué dans ma lancée, je ne traduisais jamais tout, seulement certains éléments, des mots clés qui facilitent l'apprentissage. La traduction doit être utilisée quand on en a besoin. Il ne faut en aucun cas, que la classe de français se transforme en cours d'arabe surtout ne suivait pas ce collègue qui m'a confié qu'il parlait tellement en arabe en classe qu'il ne sait plus quelle langue il enseignait. Les élèves ne doivent pas compter  que sur cet outil pour comprendre et apprendre. Et pour finir, il faut éviter qu'un élève à qui l'on demande s'il a compris il répond non mais c'est pas grave " j'attends la traduction".

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  •     Vous n'êtes pas meilleur que moi, Monsieur !   Quand j'étais enseignant, au début de ma carrière, je me croyais le bout du monde. Je ne faisais pas très attention à ce que je faisais en classe. Je m'acharnais surtout à appliquer les directives officielles et je croyais que j'étais dans le mille. J'aimais beaucoup faire rire mes élèves. C'est une bonne chose me diriez vous. Certes, mais il ne faut pas exagérer. J'avais acquis au fil des ans, de bonnes habitudes et d'autres moins bonnes voire mauvaises. Je vais parler d'une mauvaise habitude que j'ai contactée. Pendant, les différentes activités de classe, j'insistais à créer de l'ambiance alors chaque fois qu'un élève criait quelque chose qui n'avait rien à voir avec l'exercice, je me moquais de lui, j'imitais grossièrement sa voix. Ça faisait rire les élèves qui ne demandaient pas mieux. Au cours de l'exercice certains élèves lançaient exprès un mot pour me faire réagir. Entendons nous bien; je ne me moquais jamais au grand jamais des élèves qui étaient dans l'exercice mais de certains qui étaient ailleurs. J'ai certainement bloqué quelques élèves.

            Ce matin, du coté de la CASORAL, j'ai rencontré un de mes élèves, c'est un jeune homme maintenant, cet ancien élève, un jour, il avait marre de mes moqueries qui ne le faisaient pas rire, m'avait remis poliment à ma place, en me ripostant " vous n’êtes pas meilleur que moi monsieur".

          Depuis cet incident que je considère comme un heureux incident pour moi parce qu'il m'a ouvert les yeux, je ne me suis plus jamais moqué de personne. Je me suis excusé à toute la classe. Je leur ai expliqué que nous commettons tous des erreurs ou même des fautes dans la vie et que nul n'est parfait. Une fille nous a récité le Hadith du prophète salla allah alihi wa salam " tous les êtres humains sont des pêcheurs et que le meilleur des pêcheurs est celui qui se repent."

          Donc, il n'a y aucune honte à se repentir, à se corriger. C'est une vertu que d’être attentif à ce qui se passe autour de soi, surtout pour un enseignant et  d'avoir continuellement le souci de s’améliorer.

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